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1. L'Homme, responsable du réchauffement ?
L'Homme, par ses activités telles que l'industrie, la circulation automobile ou l'agriculture, produit des gaz qui amplifient l'effet de serre naturel :
- Le gaz carbonique (CO2) est responsable à lui seul de 65% de l'effet de serre anthropique et sa durée de séjour dans l'atmosphère est de 100 ans. La moitié du CO2 contenu dans l'atmosphère serait produit par les Hommes : cela équivaut à 7 milliards de tonnes de carbone par an, soit 4 kg par habitant et par an. Ce gaz provient principalement de la combustion des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz), de certaines industries (par exemple pour la production du ciment) et de la déforestation, notamment en zone tropicale.
- L'ozone (O3) troposphérique engendre environ 5% de l'effet de serre anthropique. C'est une variante de l'oxygène qui est naturellement présent dans l'atmosphère. Dans la stratosphère, l'ozone arrête les ultraviolets du Soleil qui ont tendance à "casser" les liaisons chimiques indispensables à la vie. Il nous y est donc très utile : sans cette couche d'ozone stratosphérique la vie évoluée n'existerait probablement pas en dehors des océans. Dans la troposphère, l'ozone est un polluant très agressif. Il y est formé par l'Homme, à partir de la combustion des hydrocarbures.
- Les halocarbures engendrent environ 10% de l'effet de serre anthropique. Ils ont un potentiel de réchauffement considérable : des milliers de fois celui du CO2 à masse égale et leur durée de séjour dans l'atmosphère peut aller jusqu'à 50 000 ans. Heureusement, leur teneur est infime par rapport à celle du CO2. Ils sont utilisés :
Comme gaz réfrigérants dans les systèmes de climatisation et les chaînes du froid (les émissions de ce poste proviennent essentiellement des fuites et mises à la décharge des systèmes de climatisation).
Comme gaz propulseurs dans des bombes aérosols : il s'agit des CFC (Chlorofluorocarbones) qui constituent une sous-famille des halocarbures. Le protocole de Montréal a décidé leur éradication progressive car, en plus d'être de puissants gaz à effet de serre, ils sont aussi responsables de la diminution de l'ozone stratosphérique.
Dans certains procédés industriels (fabrication de mousses plastiques, de composants d'ordinateurs ou de téléphones portables).
- Le méthane (CH4) engendre environ 20% de l'effet de serre anthropique. C'est un gaz 23 fois plus puissant que le CO2. Sa durée de séjour dans l'atmosphère est de 12 ans. Ce gaz est désormais pris en compte dans des accords internationaux tels que le protocole de Kyoto afin d'en réduire l'émission. Malgré tout, l'homme produit encore du méthane qui provient :
De la combustion, notamment des brûlis en zone tropicale. En effet, la combustion du bois est toujours une combustion imparfaite, qui libère dans l'atmosphère des composés mal ou pas brûlés, dont du méthane.
Des exploitations pétrolières et gazières, à cause des fuites de gaz naturel.
De l'élevage des ruminants (vaches, moutons, chèvres, yaks...) car les aliments qu'ils ingèrent fermentent dans leur estomac, en dégageant du méthane (il y a tout de même 20 millions de bovins en France : le poids des vaches est supérieur au poids des hommes !).
Des décharges d'ordures ménagères et du compostage, à cause du pourrissement.
De la culture du riz, car les zones humides en général émettent du méthane.
- La vapeur d'eau (H2O) provient des centrales électriques, de l'irrigation, des barrages, de la déforestation... mais les émissions d'origine humaine ne sont pas suffisantes pour perturber le cycle global de l'eau, car la planète en est déjà couverte aux 2/3 et l'eau ne s'accumule dans l'atmosphère pas plus d'une semaine.
- Le protoxyde d'azote (N2O) engendre environ 5% de l'effet de serre anthropique. C'est un gaz 298 fois plus puissant que le CO2 qui provient de l'utilisation d'engrais azotés en agriculture, et de certains procédés chimiques. Sa durée de séjour dans l'atmosphère est de 120 ans. Ce gaz est aujourd'hui pris en compte dans des accords internationaux tels que le protocole de Kyoto afin d'en réduire l'émission.

Avec ses émissions de gaz à effet de serre, l'Homme a modifié la situation comme si le Soleil avait augmenté sa puissance d'environ 1%. Cela peut paraître peu. Pourtant, compte tenu des énergies considérables qui sont en jeu, de la fragilité de certains équilibres naturels, et du fait que ces effets agissent sur de longues périodes, c'est très significatif pour notre avenir.

Les différents gaz à effet de serre |
|
Vapeur d'eau
H2O |
Gaz carbonique
CO2 |
Méthane
CH4 |
Protoxyde d'azote
N2O |
Ozone troposphérique
O3 |
Halocarbures
Ex : les CFC |
|
Proportion dans l'atmosphère |
30 000 ppmv |
365 ppmv |
1,7 ppmv |
0,3 ppmv |
de 0,05 à 0,3 ppmv |
100 pptv |
|
Pouvoir de Réchauffement Global, par rapport au CO2 à masse égale (PRG) |
|
1 |
23 |
298 |
|
140 à 11700 |
|
Durée de séjour dans l'atmosphère |
quelques jours |
100 ans |
12 ans |
120 ans |
|
jusqu'à 50 000 ans |
|
Contribution à l'effet de serre |
55% |
39% |
2% |
2% |
1% |
1% |
|
Contribution à l'effet de serre d'origine humaine |
/ |
65% |
20% |
5% |
5% |
10% |
|
Évolution depuis 1750 |
aucune |
Voir courbe |
Voir courbe |
Voir courbe |
Voir courbe |
Voir courbe |
|
ppmv : parties par million de volumes. 0,000 1%
pptv : parties par trillion de volumes. 0,000 000 000 1%
Le PRG veut dire par exemple qu'à masse égale, le méthane a une capacité d'absorption de la chaleur, 23 fois supérieure à celle du CO2 : il est 23 fois plus puissant ! |
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