III. Quel avenir pour la planète ? > 2. Conséquences sur la nature
L'agriculture
Avec le réchauffement global, il va falloir planter, cultiver, récolter autrement. Car, selon les biologistes, un réchauffement de 1 degré Celsius se traduit par un déplacement de 180 Km vers les pôles et de 150 m en altitude des espèces végétales.
De plus, on va devoir anticiper en fonction de l'écart entre plantation et récolte.
Plus l'écart entre plantation et récolte est grand, plus il est important d'anticiper l'évolution du climat.
Plantes annuelles (betterave, maïs, blé) | 1 an |
Fruitiers (pommiers, abricotiers) | 10 ans |
Fruitiers à pousse lente (olivier) | 15/20 ans |
Essences forestières résineuses (pins) | 50 ans |
Essences feuillus à forte valeur ajoutée (chêne, acajou, palissandre) |
De 100 à 150 ans |
Par ailleurs, le réchauffement favorise le développement de certains champignons (ex : phytophora) ou autres agents pathogènes nuisibles aux plantes. L'adaptation passera par le changement des espèces cultivées. Ainsi, en France, le maïs fera place à une plante moins gourmande en eau comme le blé.
En somme, toutes les mesures à prendre nécessiteront des efforts et de l'argent. Car, concevoir de nouvelles espèces, identifier les meilleures, trouver les techniques de culture optimales, irriguer les terres, se protéger de nouveaux agents pathogènes suppose des recherches, des échecs, donc des baisses provisoires de rendement.
Cependant, le réchauffement climatique aura aussi des effets bénéfiques, l'enrichissement en CO2 de l'atmosphère favorise la pousse des plantes. Dans le même temps, des hivers plus courts et plus doux rallongent la période de croissance des végétaux et aussi la saison de pâture pour le bétail (de 10 à 20%). Ainsi, l'agriculture devient de plus en plus productive dans les régions de moyenne montagne. Enfin, des terres non cultivables aujourd'hui, comme la toundra de Sibérie, pourrait le devenir, grâce au dégel et à des précipitations plus importantes.
Certains, en Europe comme aux Etats-Unis, espèrent ainsi tirer bénéfice du réchauffement climatique. Mais, les modifications climatiques ne sont pas toujours progressives et homogènes. Par exemple, on craint un ralentissement voir un arrêt brutal du Gulf Stream, responsable du climat tempéré de l'Europe. Cet arrêt, dû à une modification de la température et de la salinité des océans, abaisserait de plusieurs degrés la température de l'Europe, rendant sa partie nord inhabitable. Nous serions ainsi dans une situation paradoxale où un réchauffement global se traduirait à l'échelle du continent européen par un refroidissement important.
Les espèces animales
De nombreuses études scientifiques récentes prouvent que l'organisation des espèces animales est en train de changer. Ces changements se font selon trois grands modes : la modification du calendrier des événements cycliques de la vie d'une espèce, le déplacement de son aire de répartition et la réorganisation des interactions entre les espèces.
Le réchauffement amène donc des espèces à migrer vers les pôles ou en altitude, et donc, parfois, à entrer en compétition avec de nouvelles espèces. Cette concurrence peut amener une espèce à en éliminer une autre par divers processus (empiètement sur l'habitat...). De plus, les espèces vivants sur des sommets ou aux extrémités d'une terre (ex : Afrique du Sud) sont prises au piège. Il en est de même avec les espèces réparties sur des territoires ponctuels et isolés pour différentes raisons (villes, voies de communication, culture intensive). Et c'est la synergie entre ces facteurs qui risque d'être la plus meurtrière et qui est imprévisible car n'obéissant pas à des lois physiques.
Par exemple, les espèces vivant sur les calottes glaciaires, comme le manchot empereur, les phoques ou les ours blancs sont en danger. Ces derniers sont menacés par la non-reconstruction de leur terrain de chasse, la banquise, grâce à laquelle ils reconstituent leurs réserves graisseuses durant l'hiver. Pour les manchots, le rétrécissement de la banquise signifierait la disparition de leur milieu de reproduction et donc de l'espèce. Cependant, certains pensent que la disparition de la banquise pourra être évitée, le réchauffement accentuant l'évaporation de l'eau et donc des précipitations neigeuses. On peut aussi supposer que le raccourcissement de l'hiver favorisera l'expansion des d'oiseaux sédentaires au détriment des espèces migratoires.
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